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semblable aux habitans de telle contrée, qui ont besoin d’apprendre du voyageur étranger quelles sont les richesses qu’ils possèdent et de quels maux ils ont à se débarrasser. Il se présente une autre considération. Si j’étais artiste, je me tairais, n’eussé-je même que des vérités favorables à dire, de crainte d’affaiblir ces vérités sous ma plume et de prêter à leur apologie un air de prévention. On est assez en usage de comparer les artistes qui relèvent le mérite de leur art, à ces commentateurs enthousiastes pour qui leur auteur est l’écrivain par excellence.

Je vais dire franchement ce que je pense de la Peinture et de ses effets, de son influence sur les mœurs, et du degré d’utilité qu’en peut retirer l’homme social. J’examinerai de bonne foi si la Peinture peut être mise au rang des arts utiles et sous quel rapport elle peut y être placée : se dispenser de cette recherche, serait supposer la question. Une Société académique a demandé, il est vrai, il y a plus de quarante ans, aux savans et aux