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souvenirs qui vont augmenter au-dehors la gloire de l’État et au-dedans à sa prospérité physique. Mais nous trouvons dans l’histoire des circonstances où ces productions n’eussent été pour les villes qu’elles ont embellies, que comme ces vains hochets d’un luxe exagéré, que le riche voudrait arracher de sa maison en flammes, et qui l’empêchent d’échapper lui-même à l’incendie. Les chefs-d’œuvre des artistes grecs ont fait long-tems d’Athènes la ville la plus florissante de la Grèce ; mais si Athènes avait eu, du tems de Thémistocle, autant de monumens, de statues, de tableaux qu’elle en posséda sous Périclès, le héros de Salamine aurait-il pu décider aussi facilement les Athéniens à abandonner à la fureur des Perses une ville embellie et somptueusement décorée aux dépens du trésor public, comme il le détermina à quitter ces murs et ces amas de pierre où il n’eut pas de peine à les convaincre que ne pouvait consister la patrie ? Ne sont-ce pas les richesses de l’Asie qui s’étaient