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d’Ambracie deux cent quatre-vingt-cinq statues de bronze et deux cen trente statues de marbre. Après deux victoires de Paul Emile, les statues et les tableaux occupèrent deux cent cinquante chariots de transport. Ce n’est là qu’un faible échantillon des ouvrages de l’Art transportés si fréquemment de la Grèce à Rome, et de ceux qui restèrent encore, soit dans les villes de la Grèce même, soit dans celles de l’Asie mineure. Etaient-ce là les images d’autant de héros ? On sait qu’Alexandre, à la vue de celles qu’il trouva à Milet, demanda comment les Perses avaient pu subjuguer une ville si fertile en grands hommes.

C’est bien moins par amour pour les beaux-arts que par vanité, que les consuls romains ornèrent si souvent leurs triomphes de tous ces chefs-d’œuvre de la Grèce. Ils apprirent ainsi à leurs concitoyens que les arts pouvaient servir au luxe, après avoir payé leur tribut à l’orgueil. D’abord on voulut avoir des statues pour décorer ses habitations, et bientôt on s’en