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produisirent un luxe et des profusions qui n’en eurent point ». Cependant il observe que, quelle que fût sa corruption, Rome ne succomba pas tout de suite ; elle dut son soutien à un reste de valeur que la mollesse n’avait pas encore tout à fait étouffé : « Les vertus guerrières restèrent, après qu’on eut perdu toutes les autres  ».

Si les arts exercent, comme nous l’avons vu, un si grand empire sur les mœurs publiques, combien il importe donc aux législateurs d’en diriger l’influence dans le sens des institutions politiques ! C’est sous ce rapport seul qu’ils doivent être protégés. Je dis protégés, les arts doivent l’être ; mais ils sont le patrimoine du génie, c’est au génie seul que doivent être accordés les encouragemens publics ; sans quoi l’on n’aurait bientôt que des artistes ; bientôt le peintre le plus froid croirait servir aussi utilement l’État avec son pin-