Page:Raymond - De la peinture considérée dans ses effets sur les hommes en général, 1799.djvu/270

Cette page n’a pas encore été corrigée

le souvenir de leurs vertus. On aurait beaucoup fait sans doute. Si l’histoire de I’Art chez les anciens n’offre pas des résultats positifs sur ce genre d’influence, c’est que chez eux on ne récompensait dans les peintres ou les statuaires que le génie et le talent. Les artistes qui se consumaient en travaux et en efforts pendant l’écoulment des olympiades, ne songeait qu’à rivaliser avec succès dans les concours publics, et les prix étaient décernés aux plus habiles. Les Grecs ont tout fait pour la gloire des arts et presque rien pour en diriger l’influence ; aussi cette influence a-t-elle été plus funeste que les ennemis qui ont achevé de les soumettre. Leurs artistes élevèrent quelquefois des monumens à l’héroïsme, mais ces imitations furent perdues pour leurs contemporains. Demandez à l’histoire si le tableau de Panaenus ressuscita les vainqueurs de Marathon, et si c’est au génie d’Apollodore que la Grèce dut les héros de Leuctres et de Mantinée. Je crois qu’il ne suffit pas de récompenser