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ce musicien avait ajouté une corde ; ainsi en agissaient les Thébains qui condamnaient à l’amende les sculpteurs et les peintres qui blessaient la décence dans leurs ouvrages.

Au reste si l’on veut faire des arts l’un des régulateurs des mœurs, il faut songer à leur assurer une influence permanente, qui soit la même chez les générations qui se succèdent ; il faut prendre garde que leurs productions n’aillent parler à la postérité un langage opposé à celui que vous leur donnez aujourd’hui ; Voilà le but important qu’il faut se proposer et qu’il est difficile d’atteindre. Ici se présentent de grandes considérations. Les arts reçoivent le dépôt des goûts de la génération qui passe : le goût des peuples change et les ouvrages des arts restent. C’est en vain que vous penseriez donner à la Peinture cette influence salutaire que vous cherchez, je ne dis pas sur la postérité, mais sur nos contemporains mêmes aux diverses époques de leur vie, si nous n’acquérons enfin de la consistance dans nos