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publiques. Cette opposition dure peu, et la contagion ne tarde pas de se répandre et de se mettre, pour ainsi dire, en équilibre. L’ennemi de la société est distinct de la société même, et l’artiste est bien plus coupable que celui qui est emporté par ce torrent invincible qui, chez une nation dégénérée entraîne tout à une dépravation commune. Quoi qu’il en soit les effets sont les mêmes dans les deux cas, et le législateur doit marcher, par un double chemin, au-devant du mal, soit en établissant d’une part des institutions politiques propres à corriger insensiblement et par des effets inévitables, les mœurs et le caractère des peuples, ou à les maintenir, s’ils y sont encore, dans la sphère du bien ; soit en s’emparant d’un autre côté des arts eux-mêmes, comme d’un levier puissant capable d’aider vigoureusement l’impulsion donnée aux mœurs publiques, ou en réprimant sévèrement leurs premiers excès. On sait que les Ephores de Lacédémone confisquèrent la lyre de Therpandre à laquelle