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tion, d’élégance et d’agrément dans les formes, ce goût qui les fait rechercher avec empressement ; et qu’ainsi les arts étendent alors l’influence la plus salutaire sur une foule de branches importantes de commerce avec l’étranger. Nous sentirons aussi tout le mal que peut faire un seul artiste, qui, à l’aide d’une nouveauté bizarre, s’empare d’une sorte de considération, se constitue l’arbitre et le directeur du goût national et fait courir après des frivolités. Chez un peuple naturellement avide du nouveau, iI sera facile à un tel homme d’usurper une grande influence et de diriger le style universel. Dès-lors le mauvais goût gagne de proche en proche, et toutes les productions des artistes reçoivent l’empreinte rétrécie des idées qui sont en vogue ; dès-lors tout dégénère, et il est difficile de calculer jusqu’où peuvent s’étendre les effets d’une fatale nouveauté. Non-seulement tous, les arts s’en ressentent, mais en portant le sentiment loin de la nature et des règles fondamentales d’ordre et d’harmonie, elle