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devoirs ? celui qui porte le sommeil d’une lâche volupté dans des ames dont les élans vigoureux eussent été capables des plus grandes choses ? celui-là enfin qui ne respecte rien et qui bouleverse toutes les notions d’ordre, de justice et de vrai bonheur ? On a dit que les mœurs sont la première richesse des États ; n’aurait-on énoncé qu’une vaine maxime ? et serait-il vrai qu’iI importe peu pour la prospérité d’un empire, qu’il n’y ait ni foi publique ni aucune espèce de probité parmi les citoyens ? Est-il indifférent pour le bien général ou pour le bonheur privé des hommes, que la porte soit ouverte à tous les excès et que toutes les vertus sociales soient avilies ? Croirai-je qu’il faut chercher la vraie gloire et l’image de la prospérité des nations dans l’existence éphémère d’un peuple de Sybarites au corps enervé et à l’ame corrompue, plutôt que chez un peuple de sages et de héros ? Croirai-je que j’ai reçu tout ce que j’ai droit d’attendre de la société avec laquelle j’ai contracté, lorsque mon voisin ne pourra,