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qui vous séduisent et ne vous donnent pas même les faux plaisirs qu’elles vous promettent. Ces livres qui vous trompent, sont des serpens dont vous n’apercevez pas la cruelle piqûre, mais un jour elle se fera sentir ! Repoussez ces leçons affreuses du vice et de la corruption qui ne vous préparent que des tourmens et des remords. Vous croyez jouir : vous courez après des fantômes qui se jouent de votre faiblesse. Vous vous repaissez des songes d’autrui, vous vous jetez dans les détails de mille aventures chimériques qui vous étourdissent, vous dévorez des volumes ; et que vous reste-t-il de ce ridicule emploi d’un tems précieux qui ne reviendra plus ? Votre raison s’égare, votre tête se dérange, vos sens s’enflamment, vous perdez votre innocence et vous allez peut-être vous jeter dans les derniers excès de la débauche ! Mais ce qui du moins sera le ftuit assuré de ces lectures qui remplissent vos plus beaux jours, c’est que votre esprit, loin de se cultiver, s’étouffe pour toujours ; les facultés que la nature vous