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votre voix contre les ennemis de la morale et des vertus, faites-la retentir dans tous les siècles, et que vos cris et vos plaintes amères portent jusqu’à nos derniers neveux, à côté des productions du crime, toute l’indignation de la vertu qui s’éleva contre elles !… Eh quoi ! tant de plumes corrompues célèbrent les vices les plus affreux et les embellissent ! tant d’écrivains consacrent la perversité des mœur, ridiculisent l’innocence ou la séduisent ! et si peu de voix s’élèvent en faveur de la raison et de la vertu ! je promène mes regards sur les champs de la littérature et des arts, et par-tout je rencontre des sujets d’amertume et de douleur : les plus grands génies des nations ont payé leur tribut à la corruption de leur siècle et ont préparé celle des siècles suivans….. Non on ne peut calculer tout le mal que peut faire dans la société un grand nom à côté de la licence, semblable à ces divinités remplies de vices, que Platon accuse de ne présenter aux hommes que de grands excès justifiés par de grands exemples.