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au scélérat qui attend le tranquille voyageur sur sa route, et lui enfonce impitoyablement un poignard dans le sein ; à cet homme lâche et cruel qui prépare dans l’ombre une vengeance secrète, et choisit du fer ou du poison ce qui peut le mieux servir ses noirs projets ; je vous compare à toutes les espèces de monstres que le tems a produits pour le malheur des hommes, et par-tout je ne trouve que des crimes au-dessous des vôtres. Celui qui déchire le sein de son frère, qui désole une famille, qui brûle la maison de son voisin, ne commet qu’un forfait individuel ; les vôtres se perpétuent et se renouvellent à chaque instant : ils étendent leurs effets sur les générations successives. Les scélérats ordinaires n’attaquent que l’individu, et vous attaquez l’espèce entière.

Hommes vertueux et éloquens ! vous qui pouvez faire entendre parmi nous une voix puissante et terrible, appelez sur ces êtres coupables la malédiction de vos contemporains et des tems à venir ; élevez