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J’ai cru sous ce rapport ma cause assez bonne Pour pouvoir négliger quelques moyens de défense ; et, à l’aide d’un seul vers pris à dessein dans Boileau même, je pensais assurer mon triomphe. Mais je me suis trompé, puisque j’ai été battu presque avec mes propres armes ; je devais savoir que trop de précaution ne nuit jamais. Je pouvais invoquer les préceptes suivans :

N’offrez au spectateur jamais rien d’incroyable
L’esprit n’est point ému de ce qu’il ne croit pas.
Le faux est toujours fade, ennuyeux, languissant ;
Mais la nature est vraie et d’abord on la sent :
C’est elle seule en tout qn’on admire et qu’on aime.

J’observe que, ces maximes ont une bien plus grande force chez ce poëte, que sous la plume de tout autre écrivain, parce qu’elles font voir que, malgré son ardent amour du merveilleux, il est obligé d’en