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son cœur est un bûcher qu’une étincelle embrase quelquefois sur-le-champ. La jeunesse est un instant de crise où les passions fermentent sur-tout avec plus de violence ; c’est une fièvre inflammatoire dont la plupart des circonstances extérieures sont propres à aggraver le caractère. Les désirs germent et se développent avec une promptitude accélérée à chaque instant par une foule d’objets qui frappent les yeux du jeune homme ; chaque occasion nouvelle augmente son agitation et son inquiétude. Il trouve dans les livres et dans les productions des arts de quoi satisfaire l’avide curiosité qui le poursuit ; il cherche à déchirer le voile qui l’importune et à envisager librement ce que les circonstances journalières ne lui montrent pas assez à découvert. C’est alors que les romans, la peinture et la sculpture secondent puissamment son imagination.

Je consulte les productions trop ordinaires des écrivains et des artistes, et je frémis à la vue des maux qu’elles prépa-