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Mais il se présente un reproche plus important, celui des dangers et des conséquences funestes qui suivent la culture des arts d’imitation. Celui-ci, je l’avoue avec amertume, ne me paraît, hélas ! que trop fondé. Il tient de trop près à la question morale et politique que j’examine, et j’ai trop à cœur les intérêts des mœurs et de la vertu, ces seuls fondement de la félicité humaine et de la durée des empires, pour ne pas entrer ici dans quelques détails. Je dirai la vérité toute entière et je la dirai avec courage ; quel est l’écrivain assez lâche qui peut caresser les vices et la dépravation des hommes et ménager les ennemis des mœurs ? L’indignation de l’homme de bien s’enflamme d’elle-méme contre les corrupteurs de l’innocence qui dépravent les générations entières et versent à grands flots leur poison dans la société ; or l’indignation de la vertu ne compose jamais avec le crime.

Observons d’abord combien les passions de l’homme s’allument facilement ;