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des choses inutiles, ce n’a pu être que d’après les abus qu’en font journellement ces artistes glacés qui méconnaissant la vraie destination des arts, et incapables de la concevoir et de s’élever jusqu’à elle, ne font des tableaux que pour faire de la penture. Ces productions oiseuses, que les hommes bornés ne manquent jamais de confondre avec l’Art lui-même, ressemblent à ces plantes inutiles qui se multiplient de toute part auprès des autres dans un jardin négligé. Cet abus qui, malheureusement, n’est pas le plus à craindre, devrait sans doute être réformé dans les arts comme dans les lettres ; ce serait un hommage rendu au génie et à la raison. « Je ne voudrais pas, dit un célèbre Anglais, que la presse, cette source publique de la renommée, fût ouverte à l’esprit seul, s’il n’apporte pour tout mérite qu’une beauté stérile, et s’il n’a d’autre but en fixant son image sur le papier, que d’y contempler, épris de lui-même, ses vains agrémens et ses charmes inutiles  ».