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Dubos a cessé de lire dans le cœur de l’homme, quand il a avancé cette étrange assertion, « qu’il n’est rien dans l’action d’une fête de village qui puisse nous émouvoir  ».

La nature, dans toutes ses œuvres, dans tous ses tableaux, dans tous les détails du grand théâtre où elle étale ses merveilles, donne sans cesse des leçons à l’homme, et celui qui lit journellement dans ce beau livre toujours ouvert, toujours intelligible, méprise trop le vice pour s’y laisser entraîner, et ne connaît que de nom ces passions dangereuses qui subjuguent l’ame ou ces vices honteux qui la corrompent. Or la Peinture peut répéter presque toutes les leçons de la nature ; elle fait plus : elle les fait entendre là où la nature ne peut les donner elle-même ; elle les répète au sein des villes, dans les prisons où nous enfoncent le tracas des affaires et les soins de la vie ; elle les porte dans les palais du