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En présentant l’image de ces aspects sombres et sauvages, de ces sites imposans par le caractère de grandeur, d’aspérité, et de désordre qu’ils déploient, des scènes terribles et des grandes catastrophes de la nature, enfin de tous ces objets capables de maîtriser toutes les facultés de l’homme, et de lui faire sentir vivement sa dépendance, la Peinture peut remplir ainsi l’ame d’une terreur salutaire, lui donner des pensées profondes et anéantir en elle le sentiment des petites choses.

D’autres fois, en saisissant la nature là où elle se pare de beautés d’un genre plus doux, là où elle brille de toute son harmonie et de tous ses charmes, l’Art ramènera l’homme auprès d’elle et aux plaisirs de l’innocence qu’elle seule peut faire goûter. Quelques scènes choisies parmi ces hommes simples, exempts de vices et de remors et se livrant à des jouissances pures dont la nature champêtre accroît les délices, pourront produire à cet égard les plus heureux effets.