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La Peinture peut offrir sans cesse aux yeux du Sybarite les misères de l’humanité, et à force de l’importuner par l’image des maux qui sont aussi près le lui que du dernier indigent, jeter peut-être dans son ame quelques semences utiles de réflexion. Elle peut montrer à l’homme toute sa faiblesse ; elle peut l’épouvanter par le spectacle des douleurs qui le menacent. Elle peut lui présenter les funestes effets des passions qui égarent la raison et des vices qui la dégradent. Que ne peut pas sur une ame capable de sentir, le tableau du vice dans toute sa laideur ? l’effet en ser bien plus assuré que celui du discours le plus éloquent ; il est plus facile d’ébranler l’imagination que l’esprit, et l’œil offre le chemin le plus court pour arriver à l’ame. « Maîtres, dit J. Jacques, peu de discours ; donnez toutes vos leçons en exemples, et soyez sûrs de leurs effets  ». Rappelons-nous celui qu’il nous rapporte de ce jeune