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La Peinture n’est pas toujours muette aux yeux du vulgaire et tous les hommes sont appelés à jouir de ses bienfaits. L’imitation, qui frappe assez généralement tout le monde, donne une sorte de plaisir aux personnes les moins sensibles aux productions des arts. Qui ne sait pas que l’homme des champs, l’agriculteur le plus simple, se réjouit quand il rencontre l’image des instrumens de ses travaux ou des animaux qui sont habituellement sous ses yeux ? Mais il contemple sur-tout avec un vif intérêt le portrait des personnes qu’il aime, et ce plaisir va quelquefois jusqu’à l’enthousiasme. D’autres fois I’image d’un bienfaiteur qui n’est plus fait couler ses larmes en abondance ; les pleurs de la reconnaissance ne coulent pas sans volupté. Or c’est un effet bien salutaire de la peinture, que celui qui renouvelle une des plus douces vertus dans le cœur humain, et qui augmente ainsi la masse du bien parmi les hommes.

Les effets de la Peinture sur l’homme privé ne se bornent donc pas aux jouis-