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peu à peu l’ame dans une telle situation qu’elle ne petit plus supporter des disconvenances sans être choquée par le sentiment qu’elle éprouve de l’absence de l’ordre. Or qu’est-ce que le mal moral, sinon une disconvenance, une faute contre l’ordre fondamental des choses ? Ainsi le goût moral dérive du goût ordinaire, et le sentiment du beau, mène, comme nous l’avons dit, à celui du bien ; l’on ne peut désirer l’un sans souffrir de l’absence de l’autre. Le méchant est un homme dont le sentiment s’est dépravé et qui a cessé de

    après l’autre. Si la vue d’un bel édifice nous plaît au premier coup-d’œil, elle nous donne plus de plaisir encore, lorsque nous saisissons ensuite les détails et les rapports des parties entre elles.

    Le beau dans le son, comme le beau visible d« quelque espèce qu’il soit, ne consiste que dans l’harmonie ; tout est harmonie dans la nature, tout doit être harmonie dans les productions des arts.

    Cette note qui pourra paraître longue n’est pas étrangère-à l’objet dont nous nous occupons : elle tend à’justifier le procédé des arts qui modifient quelquefois les lois de la nature, mais qui ne s’écartent d’elle que pour mieux l’imiter.