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naturel, ils le rendent familier, ils accoutument les ames à ce sentiment, à ce tact

    de perfection de nos organes ? Qui pourrait s’occuper de réfuter cet étrange paradoxe de Jean - Jacques, a qu’il n’y a pas de meilleure harmonie que l’unisson, parce que, selon lui, c’est la plus naturelle» ? Quel est l’homme bien organisé qui pourra trouver dans l’accord parfait un tout plus mauvais que la simple résonnance du corps sonore ? Est-il des oreilles auxquelles le premier déplairait plus que celui-ci ? J’ai toujours pensé qu’au contraire la différence de désagrément ou de beauté que nous trouvons dans les sons de diverses natures qui frappent nos oreilles, ne vient que du développement plus ou moins sensible, ou nul, ou dénaturé, des sons harmoniques ; c’est-à-dire, que tantôt ils se trouvent rendus dans-leur proportion la plus naturelle avec le son principal, tant par leur distance que par leur intensité, ce qui produit de beaux sons ; tantôt ils se trouvent affaiblis ou entièrement étouffés, et d’autres fois ils ne sont plus que des sons étrangers pro« duits à des intervalles dissonnans et formant, par leur ensemble, un résultat qui blesse l’oreille. Je crois conséquemment que les sons qui nous plaisent le plus, sont ceux qui portent avec eux leurs harmoniques dans leurs justes intervalles et d’une manière plus sensible ; cette opinion paraît entièrement d’accord avec l’expérience. On sait qu’il faut une oreille bien plus exercée pour distinguer ces sons partiels