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à ses yeux des miroirs réfléchissant cet ensemble de beautés harmoniques qui constituent l’ordre fondamental ; ils deviennent le supplément de la nature : en réunissant ses beautés éparses qui auraient pu ne frapper que rarement, ils les mettent en évidence sous les sens du plus grand nombre, et renforcent souvent utilement celles qui n’auraient agi que faiblement sur des organes imparfaits ou peu exercés[1]. En répétant le beau

  1. C’est ainsi que l’accord parfait enseigné par là nature même, ne fait que renforcer des beautés que des oreilles délicates ont su apercevoir ; il les rend sensibles à celles pour qui elles seraient restées perdues. La nature ne fait qu’indiquer, pour ainsi dire, les harmoniques d’un son principal, et l’harmonie en les développant avec évidence, seconde la nature et supplée ainsi à l’imperfection des organes.

    Je crois qu’on peut la seconder en effet, en entrant dans ses vues, et qu’il n’est pas toujours vrai qu’en modifiant les proportions qu’elle nous présente, on fasse plus mal qu’elle, comme l’a avancé Rousseau. Pouvons-nous dire qu’il nous est donné de sentir immédiatement toutes les beautés et toute la délicatesse des œuvres de la nature ? Y a-t-il donc une proportion réelle entre ces œuvres et le degré