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à son égard ; et une philosophie sage doit maintenir entre ses préceptes et l’institution naturelle de l’homme, cette harmonie, cette relation absolument nécessaire, pour que l’une puisse exercer utilement son influence sur l’autre et prévenir ou ramener les écarts où elle peut quelque fois conduire.

Cette influence salutaire, les beaux-arts peuvent l’exercer avec succès. « J’ai toujours cru, dit le philosophe de Genève, que le bon n’était que le beau mis en action et qu’une ame bien touchée des charmes de la vertu, doit à proportion être aussi sensible à tous les autres genres de beautés ». De cette observation ne peut-on pas induire la proposition réciproque et dire que le sentiment du beau doit nécessairement donner celui du bien ? Si l’un tient essentiellement à l’autre, et que, comme le dit Rousseau, ils aient tous les deux une source commune, l’un peut-il se montrer sans l’autre, ou sans y conduire infailliblement ? Mais comment Rousseau qui