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qu’on a pu le croire, ce dédain pour les arts et leurs chefs-d’œuvre, que quelques hommes ont affecté dans les divers âges. Sans doute que si le bien n’avait qu’à se montrer aux hommes pour maitriser leurs facultés et commander leur amour, il faudrait bien se garder de le décorer d’ornemens étrangers ; et l’austère philosophie dicterait alors de sages leçons en préchant aux hommes les maximes d’une extrême simplicité. Mais l’homme institué par la nature ne peut profiter utilement des leçons qui se trouvent en contradiction avec elle. Sa sensibilité, le besoin qu’il a d’être ému, le sentiment de sa faiblesse qui le ramène toujours auprès des objets agréables propres à le distraire, ce besoin du bonheur qui le fait tendre continuellement vers une sorte de bien-être quelconque et auprès de tout ce qui semble lui promettre des jouissances, toutes ces impulsions naturelles sollicitent en faveur de l’homme les mêmes ménagemens et les mêmes moyens de service que la nature bienfaisante a pris