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rieur analogue à son essence ; elle a voulu que l’homme ne fût pas trompé par les apparences. Jetez les yeux sur ces plantes funestes dont les livides couleurs et l’odeur fétide annoncent le poison dont elles se nourrissent, et que l’observateur juge au premier coup-d’œil, comme le physionomiste lit sur le visage de l’homme. Voyez les traits que la nature a donnés à la colombe, voyez ceux qu’elle a donnés au tigre. Quelquefois, il est vrai, elle a caché l’épine sous la fleur ; mais ici c’est, une utile leçon qu’elle nous donne. Le hasard ne pouvait que nous préparer une foule de dangers dont mille accidens pouvaient nous cacher la présence ; la nature nous en offre l’emblème et nous avertit par-là de nous tenir sur nos gardes. Au reste, c’est l’histoire de l’homme qu’elle semble lui présenter : nous ne l’avons, hélas ! que trop prouvé ; nous avons appris de la nature la route qui mène au cœur nous avons appris d’elle à exercer un empire puissant sur les facultés de notre semblable, et nous nous servons de cet