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n’eussent-elles d’autre but que d’élever l’ame de celui qui les contemple, la nature aurait assez fait. Qui ne sait pas cormbien le spectacle du vrai beau est propre à exalter les pensées de l’homme y à agrandir ses facilités, à l’éloigner de tout ce qui est indigne d’occuper sa raison ou qui tend à l’avilir ? La beauté, dit Mengs, élève l’ame au-dessus de l’humanité. ll faut bien que le beau soit le chemin, qui conduit au bien, puisque c’est celui qu’a pris la nature et que par-tout elle a étalé sous les regards de l’homme, dont elle voulait faire un être sensé et bon, des tableaux dont les variétés ne sont jamais que des beautés nouvelles. Voyez comme elle a relégué loin de lui, dans les rochers, sous les eaux, au fond des bois, les êtres qui, quoique anneaux nécessaires dans la grande chaîne, ne pouvaient procurer à l’homme aucune jouissance immédiate et n’auraient fait que troubler son repos on fatiguer ses regards. Elle a eu une autre attenlion non moins remarquable, celle de donner à chaque objet un caractère exté-