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politique peut tirer quelque parti de la Peinture. Voyons auparavant celui qu’en retire l’homme privé.

Les arts qui, dans leurs productions, tendent à imiter la nature dans ses beautés, doivent, suivant les réflexions judicieuses de Sulzer, l’imiter aussi dans les fins qu’elle se propose et dans la manière dont elle dispose de ses moyens pour y parvenir. C’est par l’attrait du beau qu’elle nous attire au bien ; si je pouvais ajouter un trait aux belles images que nous présente à cet égard cet observateur éclairé, je dirais que le beau est chez elle l’étiquette du bon : c’est l’enseigne aimable que cette bonne mère a placée au-devant de tout ce qui peut contribuer à notre conservation et à la plénitude de notre existence. Elle nous mène ainsi vers le bien par un chemin semé de fleurs et nous lui devons une double reconnaissance. La nature n’a point fait de beautés stériles : tout ce qu’elle a produit de grand annonce et recèle une destination conforme à sa physionomie ; et ces beautés