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vices n’a-t-il pas donné le jour ? il n’y a pas jusqu’aux vérités les plus pures de la morale qui n’aient donné lieu aux conséquences les plus absurdes et les plus darigereuses. Combien la vraie philosophie, celle qui s’intéresse de bonne-foi au bonheur des hommes, combien, de son côté, la politique vigilante des législateurs des nations, combien toutes les ressources de la sagesse éclairée et de l’autorité qui commande aux hommes, doivent s’occuper des moyens propres à atténuer les effets des tristes abus qui découlent des mêmes sources d’où peuvent sortir la félicité privée de l’homme et, la prospérité des États ! Il faut en ceci imiter Platon qui, au lieu de bannir les arts de sa république, s’occupe d’en régulariser l’influence et n’en proscrit que ce qui lui paraissant dangereux, ne présente d’ailleurs aucune utilité. Il est souvent plus sage de réformer que de détruire, et il est plus facile de diriger l’influence des choses dont on connaît les effets, que de remplacer ce qu’on a détruit. A quoi bon faire rétrograder l’intel-