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Il suit de ces faits que l’impression que produisait la Peinture chez les anciens dut être plus vive : les observateurs en connaissent la raison ; d’ailleurs on sait que les productions des arts affectent d’autant plus faiblement qu’on est plus éloigné de l’instant de leur naissance, et que, par une étrange fatalité, l’indifférence, comme nous l’avons remarqué, semble être le fruit nécessaire de leur perfectionnement. Nous ne reverrons plus cet enthousiasme que manifestèrent les villes de la Grèce et de l’Etrurie, à moins que l’ignorance ou la barbarie n’étendent de nouveau leur voile funèbre sur la terre, et que de nouveaux Cimabués ne viennent retirer l’Art de dessous les ruines où il aura été enseveli. Faut-il donc proscrire et éteindre les arts pour en ranimer le goût et pour revivifier leur empire ? L’homme se lasse de tout. Les statues lourdes et barbouillées de rouge de l’ancienne Égypte excitèrent plus d’admiration que n’en produit parmi nous la sublime tragédie du Laocoon ; et les