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faites de l’antiquité excitaient une impression vive, ce n’est pas parce qu’elles étaient imparfaites, mais parce que les arts étaient nouveaux et que leurs productions étonnaient les hommes. Si les ouvrages parfaits frappent moins dans un siècle plus avancé, c’est qu’en parcourant le long intervalle qu’il a fallu franchir pour amener les arts à cet état de perfectionnement, les hommes ont eu le tems de s’accoutumer à leurs productions. Ainsi, si leurs effets sont moins sensibles, ce n’est pas non plus à leur perfection qu’il faut s’en prendre, et je n’entends pas sans doute que l’on gagnât quelque chose à substituer aujourd’hui les tableaux d’un peintre d’enseignes à ceux du Titien. Mais je dirai que nous ferions bien de réformer notre jugement et nos goûts,e td ’apprendre à les respecter l’image du grand homme tracée par un pinceau vulgaire, comme celle qui sort de l’atelier de David ; ou si nous ne nous sentons pas assez de force et de philosophie pour cela, de ne laisser peindre l’homme de bien et le héros que par l’artiste qui excelle dans son art. Il