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mens ; ils ne travaillent plus pour attacher le grand nombre, mais pour obtenir le suffrage de leurs juges. Aussi retrouve-t-on à peine de cette musique simple, mais pleine de sentiment, et faite pour attendrir, de cette musique énergique et forte qui remue l’ame, la ravit ou la déchire, mais on trouve de la musique savante.

Ailleurs le connaisseur parcourt une série de tableaux avec ce froid esprit de critique qui suppose l’absence du sentiment et qui ne s’occupe que de la comparaison de l’exécution avec les règles connues de l’Art ; il suit le jet des draperies dans tous leurs plis ; il étudie le jeu de la lumière dans ses diverses réflexions ; il consulte le coloris, il examine le naturel ou la grâce.des attitudes, l’ordonnance et l’action des muscles, la proportion dans le dessin et la dégradation dans les couleurs ; et au milieu de tout cet examen auquel le cœur n’a pas la moindre part, il juge avec flegme de la mécanique du travail, et l’impression morale est abso-