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ce parti est certes très-sagement indiqué et c’est là le seul moyen de balancer, du moins en partie, l’impression que produit le reste et d’arracher à l’art une partie de l’attention qu’il entraîne à lui. Mais quelle que soit la mesure relative de l’attention qui lui reste, cette attention sera toujours autant de perdu pour le sujet du tableau.

On voit par-là qu’il n’y aura qu’une certaine classe d’objets qui puissent conserver dans la Peinture une partie de l’effet qu’ils auraient produit dans la nature. Tout ce qui n’est pas susceptible de frapper l’attention, tout ce que nos yeux rencontrent avec indifférence, ne produira en tableau d’autre impression que celle qui est le résultat de l’art en action. Ces objets au reste ne seront pas sans intérêt pour le spectateur, sous le rapport dont nous parlons ; ils exciteront même plus d’examen et de raisonnement que les autres, parce que l’ame sera tranquille et que son attention ne sera point divertie. L’amateur de l’art trouvera