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voir un tableau sans raisonner sur les moyens de l’Art, sans songer au mérite de la copie, sans nous occuper de l’artiste qui l’a faite ; je ne parle pas d’une foule d’autres idées accessoires qui se lient naturellement à celles-ci. Je ne crains pas d’avancer que le sujet imité se présentera rarement le premier, et que si quelquefois il devance les impressions dont nous avons parlé et qu’il s’empare d’abord de l’attention, ce ne sera que vaguement et en passant ; la sensation fugitive qu’il aura produite disaraîtra comme l’éclair devant l’art qui se montre. Comme l’illusion, dans ces circonstances n’est jamais, si je puis m’exprimer ainsi, qu’un effet de la complaisance de l’esprit, puisque cette illusion ne peut jamais être réelle, il s’ensuit que l’attention principale retombera toujours sur l’art imitateur, comme Dubos l’a fort bien remarqué. Que faudra-t-il faire pour disputer avec succès contre une si forte partie ? On choisira sans doute les sujets propres à inspirer par eux-mêmes le plus d’intérêt qu’il se pourra :