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pitié ou nos craintes, mais ce sont les objets dont ceux-là sont les images. Or, si ces objets tels qu’ils se sont présentés dans la réalité des événemens, étaient capables de nous donner alors quelque retour d’inquiétude, nous devons éprouver une portion de cette inquiétude chaque fois que notre imagination se rapprochera d’eux ; cette inquiétude sera seulement moindre qu’elle n’eût été à cause de l’éloignement de la réalité où nous place l’imitation.

Je reprends la proposition de Dubos. L’impression faite par l’imitation ne diffère, dit-il, de celle que produit l’objet imité, que parce qu’elle est plus faible ; elle est de même nature et n’est, pour ainsi dire, qu’une copie de la seconde. Mais Dubos est en opposition avec lui-même, lorsqu’il énonce cette assertion dans un sens absolu et appliqué à l’ensemble des sensations que nous donne l’imitation d’un sujet. Il devait séparer l’effet produit par le sujet auquel nous nous associons, de la sensation simultanée