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Sous le rapport des facultés passives de l’homme privé, les sujets que choisit le peintre s’adressent on au sentiment ou à la pensée, c’est-à-dire, au cœur ou à l’esprit. Ils peuvent présenter ainsi des spectacles douloureux ou agréables, curieux ou instructifs, utiles, dangereux ou indifférens pour les mœurs. Je suppose, il est vrai, que le sujet imité frappe le spectateur à peu près comme il le frapperait dans la nature. Mais il n’est pas hors de propos d’examiner d’abord jusqu’à quel point la conscience actuelle de l’imitation. modifie cet effet.

Un critique que nous citons souvent, parce que ses observations sur les arts d’imitation sont très-nombreuses, ce critique observe que l’imitation agit toujours plus faiblement que l’objet imité, que la copie de l’objet n’excite en nous qu’une copie de la passion que l’objet lui-même y aurait produite, que cette impression n’a pas les suites durables et quelquefois funestes qu’aurait l’impression faite par l’objet vu dans la nature. Il dit, par