Page:Raymond - De la peinture considérée dans ses effets sur les hommes en général, 1799.djvu/169

Cette page n’a pas encore été corrigée

sur cette matière. Mais j’ai cru devoir présenter la vérité telle que je la sens : l’amour du bien inspire souvent les réflexions utiles qui ne sont d’ordinaire que le fruit du savoir, et supplée ainsi aux pensées profondes d’une philosophie éclairée.

L’écrivain qui consacre ses travaux à des recherches utiles remplit un devoir bien doux. La médiocrité de ses movens ne doit pas l’arrêter dans sa marche ; on ne peut lui en faire un reproche : il emploie utilement ceux qu’il a reçus de la nature, et s’il ne peut faire davantage, il n’a pas moins payé à ses semblables le tribut qu’il leur devait. Mais pourquoi des vérités utiles seraient-elles dédaignées, s’il ne leur manque que d’être ornées de quelques fleurs ou étayées d’une éloquence souvent suspecte ou d’une grande réputation ? Faudra-t-il donc toujours traiter les hommes comme des enfans dont il faut capter l’attention par des appas étrangers aux objets qu’on veut leur présenter ?