Page:Raymond - De la peinture considérée dans ses effets sur les hommes en général, 1799.djvu/161

Cette page n’a pas encore été corrigée

donné jusqu’ici que des extraits ou des analyses. Les estampes en noir sont comme ces traductions libres qui ne nous font point connaître le coloris du style de l’ouvrage traduit : Dubos les compare aux poëmes en prose ; il aurait dû les comparer aux traductions en prose des poëmes en vers. Il ajoute que, comme il est de beaux poëmes en prose, il est aussi de beaux tableaux sans coloris. Il prend de là occasion de décider qu’on ne doit point prononcer entre le dessin et le coloris. Il n’a jamais pu être question de donner une prééminence à l’une ou à l’autre de ces deux parties de la Peinture ; mais il suffit de dire que les objets ne pouvant pas plus exister sans une couleur quelconque, que sans les dimensions et les contours de leur masse, on ne pourra les copier avec vérité qu’en réunissant ces deux accidens à la fois. Il ne s’agit donc pas de décider lequel vaut mieux, d’un tableau qui présente un beau dessin et un coloris négligé, ou de celui qui offre de belles couleurs et des formes irrégulières ;