J’avais pensé qu’il ne s’agissait pas de considérer l’Art dans ses effets sur les artistes, sur les amateurs, sur la classe seule qui sent : ces effets sont connus et assez d’auteurs en ont parlé. Je m’étais dit : « Il faut apprécier l’influence de la Peinture sur les mœurs, il faut donc observer ses effets sur le vulgaire, sur les hommes en général ; or il s’en faut de beaucoup que le vulgaire voie comme l’artiste, comme l’amateur exercé : la nature seule, dans sa simplicité, peut arrêter ses regards et parler à son esprit ou à son cœur ; tout le reste n’est rien pour lui. Il faut donc descendre aux moyens de fortifier la vraisemblance à ses yeux, seule base de l’effet que l’imitation doit produire sur lui. Il faut examiner les sensations qui
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