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se font moins apercevoir : on croit voir les objets au travers d’un voile. Dans la peinture en couleurs, le peintre avait au contraire des moyens plus nombreux ; il annonce en outre une intention de rendre la nature avec le plus de vérité possible et d’imprimer à sa copie tous les traits de l’original. On pardonne moins à l’artiste en proportion de ce qu’il a voulu faire : les objets étant revêtus de leurs couleur naturelles, on veut qu’ils aient encore leurs formes régulières ; c’est qu’un trait de ressemblance en fait désirer un autre et indique l’absence de ceux qu’on a manqués. Dans les camaïeux, il paraît que l’on tient déjà compte au peintre d’avoir produit quelque effet avec des moyens qui ne sont pas ceux de la nature. Observez que plus un ouvrage nous paraît s’approcher de la perfection plus nous sommes affectés des défauts qu’il nous présente. Aussi a-t-on remarqué que la laideur déplaît davantage dans les femmes, parce que nous cherchons des grâces chez elles. Nous ne pourrions supporter dans