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des ouvrages de cette espèce ? J’aime sans doute à trouver dans un muséum un antique Sphynx à côté d’un groupe taillé par le ciseau du Puget : ce rapprochement donne des pensées profondes, on a trente siècles sous les yeux ; le jugement compare les extrêmes, l’imagination remplit l’intervalle : quelles réflexions sortent de ces objets ! Mais si ce magot est moderne, mes yeux ne daigneront pas s’y arrêter.

Dans tous les arts nous avons consacré par l’usage quelques-unes de leurs premières imperfections, quelques-uns de ces écarts auxquels les anciens se sont laissé entraîner. C’est ainsi que nous avons copié avec une sorte de respect tous les défauts que contiennent leurs ouvrages : je dis leurs défauts, car enfin les productions de l’antiquité sont sorties de la main des hommes. Les gens de goût blâmaient jadis l’usage sérieux des peintures que nous connaissons sous le nom de grotesques, ils les appelaient des monstres. Or voyez l’emploi multiplié que nous en faisons. Si du moins dans les