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Nous avons dit que les artistes doivent choisir les moyens les plus analogues aux sujets qu’ils veulent imiter ; quel est le but de ceux qui nous présentent des camaïeux et font reculer ainsi leur art près de son berceau ? quelle supposition peuvent-ils faire, ou quelle est celle que doit faire le spectateur pour trouver quelque illusion dans cette sorte de peinture ? la nature n’emploie-t-elle que des jours et des ombres ? Pourquoi se borner aux ressources impuissantes de la faiblesse primitive, lorsqu’on peut mieux faire ? Ce genre d’imitation n’a absolument aucun fondement : je crois voir dans un camaïeu l’image d’une région et de ses habitans dénaturés et frappés de mort à l’instant où la scène est prise. Les prerniers peintres qui firent des camaïeux n’avaient pas des ressources plus étendues : que dirions-nous des sculpteurs moderne qui s’occuperaient à tailler des statues sous la forme de ces gaines ou de ces pyramides grossières qui furent les premières ébauches de l’Art ? quel prix attacherions-nous à