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réveillera en nous cette notion générale et déroulera de nouveau dans notre ame l’ensemble de pensées et de désirs qui l’avaient affectée d’autres fois à cet égard. L’humanité, qui est une des touches du cœur humain, et non pas un être indépendant et surnaturel, peut-elle être mieux représentée que dans le moment même de son exercice ? Et qui ne sait pas que les vertus mises en action par ceux qui doivent les pratiquer, ont une influence bien plus directe et plus puissante sur notre ame, que des images qui, sortant du cercle des choses possibles, ont à peine quelque prise sur nous ?

J’avoue que l’usage a introduit dans le discours une foule d’expressions qui semblent, au premier coup-d’œil, donner une espèce de corps aux notions abstraites dont il s’agit, et que ces images donnent la vie aux pensées et font un des plus beaux ornemens du style, lorsqu’elles sont bien choisies ; mais je ne crois point que ce soient là de vraies allégories. Lorsque nous disons, par exemple, que la raison