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Il n’est pas vrai que le récit d’un fait particulier ne présente qu’une idée individuelle. Quel est le trait de bienfaisance qui en nous montrant l’humanité en action, ne nous fait pas penser sur-le-champ à cette vertu en général telle que nous voudrions la rencontrer dans tous les cœurs ? Les notions abstraites se composent des idées particulières, et celles-ci se présentent ensuite rarement sans rappeler sur-le-champ les autres. Pourquoi la vue d’un acre d’humanité nous donne-t-elle un plaisir si doux ? C’est que ce spectacle satisfait un désir, celui de toute ame droite et sensible, de trouver les hommes tels qu’ils doivent être : toutes nos jouissances sont, chacune en elle-même, l’accomplissement de quelque désir. Si nous avons désiré le règne de l’humanité, nous avions donc dès long-tems généralisé l’idée de cette vertu ; or un acte individuel de l’exercice de l’humanité