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chétive et ridicule image de la toute-puissance des dieux !

En supposant une essence surnaturelle aux êtres qu’il veut peindre, voyez combien l’artiste perd du fruit de ses efforts ! Sans lui tenir compte de ce qu’il aura fait, nous ne songerons qu’à mesurer la distance qui sépare son œuvre du modèle qu’il s’était proposé. Regardez cette figure humaine : l’expression sublime répandue dans ses traits annonce une ame supérieure aux ames vulgaires ; l’artiste a atteint son but, il l’a même franchi et j’adore presque son génie. Mais je rencontre la statue du Belvédère, je m’arrête….. J’ignore d’abord l’intention de l’artiste, et dans mon extase je m’écrie : « Cet homme est presque un dieu » !……. J’apprends que l’artiste a voulu faire un dieu, et je suis forcé d’avouer que ce dieu n’est qu’un homme.

Je tire une autre conséquence plus importante de l’emploi dans les tableaux des songes de la mythologie et du merveilleux dont les poëtes font jouer les ressorts