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physique qui ne sera jamais sur la toile qu’une contradiction absurde.

Au reste il est une foule de sentimens, de passions, de situations diverses de l’ame, qui impriment à la physionomie une expression durable, ou dont l’existence peut du moins se concevoir pendant quelques instans. On peut voir un exemple d’une composition de ce genre, même trés-chargée de détails, dans le tableau de Jephté, d’Antoine Coypel. C’est en faisant le choix de ces situations, que l’artiste pourra espérer de rendre la nature ; et je crois qu’alors il peut la rendre dans toute sa vérité. Je crois que la Peinture peut exprimer toutes les situations permanentes de l’ame, toutes les vertus et tous les vices ; je crois qu’elle peut copier les grands hommes avec tout leur génie, et, quoi qu’on en dise, nous montrer le front d’Héloïse et le regard de Rousseau.

La Peinture pourra puiser des scènes morales dans l’histoire entière du genre humain ; par-tout elle en trouvera de nature à être mises sur la toile. Le spec-