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impuissances dont nous avons parlé, qui, j’aime à le redire encore, ne sont point celles de l’artiste mais celles de l’Art qui ne saurait les vaincre, quelque parfait qu’on le suppose, ces impuissances, dis-je, laissent au peintre un champ bien vaste dans l’ordre physique et dans l’ordre moral, pour exercer son gémie. Que de scènes grandes, imposantes, terribles, qui souvent ne sont sublimes que par l’immobilité qu’elles présentent ! Que de sentimens énergiques, exaltés, qui ne se manifestent que par le silence, par un repos dont l’éloquence ébranle les spectateurs ! telles sont toutes les grandes passions, telles sont toutes les affections profondes de l’ame ! Il est d’autres situations plus tempérées qui sont complètement du ressort de la Peinture, et qui peuvent faire le plus grand effet. Le tableau si connu de l’Arcadie pourra donner une idée de ce que je veux dire ; tel est encore çelui que Fénélon fait décrire an Poussin dans un dialogue de ce grand peintre avec Léonard-de-Vinci, en retranchant toute-