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l’appareil de lumière qu’il verse sur l’horizon ! Si vous voulez sentir toute l’absurdité de cette prétention, voyez quel ton le peintre est obligé d’employer dans l’ensemble de son tableau, pour donner quelque effet à la faible lumière d’une lampe ! Et remarquez qu’il est encore obligé de se servir du concours des circonstances extérieures ; n’est-il pas forcé de recourir à un jour emprunté, et de placer son ouvrage dans l’ombre, pour le soustraire aux rayons directs de la lumière, de peur de montrer à découvert la faiblesse de son Art qui ne pourrait les soutenir ? Quelle sorte de relation établira-t-il donc entre le disque du soleil et le reste du tableau ? quel est l’œil qui a jamais pu supporter en face ses rayons étincelans ? et s’il est si loin de les soutenir dans la nature, quelle invraisemblance n’y a-t-il pas à les lui présenter impunément dans un tableau ?

Le peintre peut être poëte à son tour et il doit souvent l’être. Il peut aspirer à des imitations sublimes, et les diverses