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On a trop abusé de la comparaison de la Poésie avec la Peinture. On se convaincrait bien mieux de cette vérité, si nous étendions sur d’autres points de rapprochement le parallèle de ces deux arts ; mais je n’ai pas entrepris ce parallèle, il a déjà été fait avec plus de succès sans doute que je n’en pourrais obtenir : je n’ai dû m’occuper que de l’espèce de comparaison qui se trouvait liée à mon sujet. Lessing, dans sa dissertation ingénieuse sur les limites de ces deux arts, me paraît avoir donné souvent beaucoup trop d’avantages à la Peinture dans la représentation des faits ; et il est forcé de revenir lui-même sur son opinion, lorsqu’il compare le tableau que nous présente Homère de la belle Hélène entrant dans l’assemblée des Troyens, et excitant l’admiration même de la froide vieillesse, avec le tableau du même sujet, que Caylus suggère aux artistes. « Ces vieillards, dit Lessing, seraient de vieux fous, des personnages insipides, dans le tableau du comte de Caylus ». En