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rire forcé et continuel, ou telle autre convulsion plus ridicule encore, de tous ces mouvemens sans mouvement, qui n’ont l’air que d’un jeu paralysé subitement, au moment où il allait se développer ? Ce défaut de succession ne laisse à chaque objet d’un tableau qu’un seul caractère, qu’un seul effet à exercer, et une fois que le peintre a imprimé à cet objet les traits qu’il lui a assignés, son expression est déterminée pour tout le tems que dure l’action, ou plutôt pour tout le tems que l’action frappera l’œil du spectateur.

Or lisez la description que fait Dupaty du tableau de l’incendie del Borgo à Rome, par Raphaël ; vous y verrez les progrès de la flamme, la foule qui court, s’amoncèle, et fait retentir fair de ses cris ; vous trouverez la fureur et le bruit des vents agités : vous trouverez ensuite le peuple qui se tait, qui prie, le vent qui s’apaise et la flamme qui s’éteint. Cela vous montrent jusqu’où peut égarer l’enthousiasme. Tel est pourtant à peu